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CADIZ, ANDALUCIA, Spain

sábado, 17 de noviembre de 2007

TEXTO DE FERMIN SALVOCHEA DESDE EL EXILIO



Citoyens rédacteurs de La Marseillaise
Apres la révolution de Septembre, les hornmes qui avaient voulu ne faire qu 'un changement de dynastie et qui comptaient sur l'indifférence politique qui a fait si longtemps de I'Espagne le plus malheureux des peuples, virent avec la plus profonde surprise que la nation, sortant de sa léthargie, ne voulait pas confier le sort de la Révolution a d'autres mains qu'a celles du peuple. Le cri de Vive la République fédérale ! poussé sur tous les points de la pénin­sule apprit au monde qu'il naissait un nouveau peuple libre.
Des ce moment cornmenc;a une lutte sanglante entre l'Espagne républi­caine et les généraux qui ne voulaient pas renoncer a la dictature et a l'in­fluence que devait leur donner un nouveau monarque. C'était cette espérance et non l'amour de la liberté qui les avait poussés a la révolution.
Pour détruire l'élément républicain, ces généraux : Prim, Serrano y consorts, ont employé toute espece de moyens. Ces volontaires de la liberté qui partout étaient républicains, devinrent leurs points de mire. L'hérolque Cadix fut la premiere qui eut le bonheur d'arracher le masque a ces généraux liberticides.
Je n'entrerai pas dans les détails du mouvement républicain espagnol.
Tout le monde connait la série d'assassinats cornmis par les Défenseurs de l'ordre a Xéres et a Malaga ; elle s'est continuée dans le dernier mouvement a Valence et sur d'autres points.
Pour que 1'0n ne croie pas que nous exagérions, je veux vous dire la mort donnée par des assassins en uniforme a I'hérolque Rafael Fernán Guillén y Martínez, député aux Cortes pour la province de Cadix. Guillén, abandonnant son siege aux Cortes, s'était mis a la téte d'une colonne républicaine.
Le 15 octobre 1869 un engagement eut lieu dans les environs de Jimera de Líbar et Benaoján [sud-ouest de la province de Malaga, pres de Ronda], entre la colonne républicaine de la province de Cadix et les forces du gouver­nement. Ces dernieres étaient de beaucoup supérieures, et elles arriverent a disperser les républicains qui se trouverent réunis au nombre de cent environ dans les montagnes aux environs de Corino (sic) de Jimera.
Rafael Guillén était a la téte de ce dernier groupe séparé du reste des forces républicaines, lorsqu'il rec;ut l'avis que deux compagnies de garde-cotes marchaient a sa rencontre. Guillén dut se replier, mais les accidents de terrain sont si multiples sur ce point que Guillén lui-méme fmit par étre éloigné de tous les fantassins qui étaient avec lui. 11 resta en compagnie du jeune Cristóbal Bohorquez, fils de l'un de ses arnis intimes. Montés tous deux sur un seul cheval que bientót ils furent obligés d'abandonner, car il ne pouvait plus les porter, ils se trainerent jusqu'a l'endroit appelé Loma de la Dehesa. La, sur cette hauteur, ils furent reconnus par les garde-cótes qui firent une décharge 7dans laquelle Bohorquez fut tué.
Quelques instants apres Guillén était fait prisonnier, a la pointe de l' Apea­dillo au-dessus de la grotte de la Gotera.
Les garde~ótes en s'emparant de lui, lui firent souffrir les plus terribles martyres, lui latdant les mains et le corps a coup de balonnettes, de telle sorte que, par pitié, il demandait la mort. Ivre de douleurs, Guillén, faisant un der­nier effort, parvint a saisir une pierre, illa lanl1a sur ses bourreaux. On le porta enfin devant le chef de la troupe qui se trouvait a une demi-lieue de la, au Charco del Moro ; Guillén était rouge du sang qui coulait de ses blessures béantes.
Ce chef était le colonel Luque, garde~ótes de la province de Cadix ; il demanda a l'alcalde et au médecin de la colonne s'ils connaissaient le prison­. nier. On lui répondit que c'était bien Fernán Guillén, député aux Cortes.
La colonne se remit en marche, tralnant son prisonnier.
Tout ce que 1'on sait de plus, c'est que Guillén s'était assis sur un rocher a cinquante pas environ de l'endroit ou il fut conduit pres du colonel Luque ; sa main tordue de souffrance soulevait ses cheveux. Luque fit un signe : les garde~ótes firent feu par derriere : une balle entra dans le cou, l'autre dans l'épaule. Guillén mourut. Le cadavre fut livré aux soldats qui, cornmc un butin, le dépouillerent et le laisserent absolument nu ; puis, par ironie, ils le revétirent d'un calel10n et l'abandonnerent au milieu des champs. Son chapeau déchiré en mille pieces fut jeté dans la riviere ; son pantalon mis en lambeaux fut bn11é ; sa jaquette fut vendue onze francs par un soldat a une pauvre femme.
Aujourd'hui les prisons, les bagnes et l'exil, cette autre prison, sont pleins de nos freres, mais le sang de nos martyrs retombe goutte a goutte sur la tete du général Prim et de ses maudits complices.
L'Espagne réclame son droit a lajustice et a la République.
Et elle est heureuse, dans une circonstance comme celle~i de venir donner un témoignage de sa vive admiration et de sa profonde reconnaissance au citoyen Rochefort, qui seu!, a la tribune, a défendu les républicains espagnols, et [aux] républicains socialistes franl1ais dont la cause est la cause méme de 1'humanité.
F. Salvochea Député aux Cortes, exilé
La Marseillaise, «numéro exceptionnel» du 9 mars 1870(Fn février, ce journal tirait a 43 785 exemplaires ).

Texte communiqué par Michel CORDILLOT.

1 comentario:

Juan Cejudo dijo...

Sería muy de agradecer si alguien que hable francés nos pudiera traducir a todos este interesante texto de Salvochea escrito durante su exilio. No haría falta que fuera un experto, sólo que nos lo consiga traducir para que entendamos lo que dice.

Saludos cordiales a todos : Juan Cejudo